Sunday, May 30, 2010

La 20e semaine, 140 jours, 3360 heures.

Et je ne parlerai pas des minutes…. Quand je suis venue au Burkina Faso j’espérais de tout mon cœur de pouvoir voir le temps passé – car au Québec le temps passe trop vite. Maintenant j’espère de tout mon cœur de trouver un juste milieu parce que ici le temps est trop long – éternelle insatisfaite que je suis.


À Bobo, région des Hauts Bassins, les semences ont commencés – je le sais parce que l’on prépare et on sème la petite parcelle en avant de chez moi.


















Il pleut maintenant à tous les 2-3 jours, même la journée (wow!) mais entre les pluies le temps est tellement humide et chaud que tout le monde dégoutte de transpiration (pas juste les Toubabous).



Il devient de plus en plus difficile de circuler les routes de terrîtes remplies de rigoles et de boues et les « fous de Bobo » n’hésitent pas de boire cette eau boueuse. Bobo est une ville ou il y a plus d’un être humain qui a des troubles psychologiques graves et ils se promènent tous nues dans les rues, ou couchés en se frappant la tête à répétition sur les genoux – et ils sont complètement laissés à eux-mêmes – aucune assistance ou prise en charge pour ses pauvres gens. C’est incroyable comment cette société peut être parfois tellement dure envers la souffrance de l’autre.

Quand je suis arrivée je me suis dit que je ne voulais pas m’habituer à cette pauvreté qui existe ici mais après 4 mois je dois me confesser que je m’habitue, malgré moi, à voir les tas de déchets, les enfants qui jouent dans la rue tous sales, les adultes qui se promènent dans un certain désarroi, les petits commerçants qui attendent patiemment un client, les jeunes et les moins jeunes mendiants, les femmes qui portent des fardeaux incroyables sur leurs têtes avec petits bébés dans leurs dos, les maisons en confiture, les handicapés qui se déplacent en vélo adaptés ou ils pédalent avec leurs bras, les femmes qui sont assises sur le bord de la rue devant un petit tas de mangues espérant ce faire un petit quelque chose pour manger , les senteurs désagréables du marché, les vieux taxis vert « au revoir France » qui polluent, les camions 1950 super surchargés qui se promènent comme la tour de Pise, les coupures d’électricité, d’eau et de réseaux de communication, et ou tout est compliqué …. Je m’habitue.

Ce qui est par contre difficile à accepter pour moi c’est le manque de solidarité que je vois, tout le monde pour soi – de la grosse corruption à la petite corruption, et même sans corruption. Parfois j’ai l’impression que j’ai été attiré par l’aide humanitaire car j’ai été séduite par l’habit de moine et souvent je m’aperçois que c’est la putain qui est tout simplement bien déguisée. Je ne donnerai pas trop de détails mais ce sera pour le jour ou je retrouverai famille et amis et on pourra en parler longuement.

Pour les enseignants qui me lisent saviez vous que le Burkina a construit dans les 5 dernières années 11,000 salles de classes primaires pour 1 500,000 nouveaux élèves, ce qui fait une moyenne de 136 élèves par classe – qu’est-ce qu’ils peuvent bien apprendre? Plus de 60% de la population de 14 millions a moins de 20 ans et en 2009 il y avait 468,000 élèves au secondaire avec un taux d’achèvement de 1e cycle de 16,7% et de 2e cycle de 7,02%.



Je suis de retour à Ouaga donc de retour à la chaleur encore plus suffocante, de retour à entendre le micro de la mosquée, à la poussière, aux coupures d’eau et électricité, à mon chez moi qui n’a pas un brin d’ombre …. Home Sweet Home. Le beau jardin de Bobo va sûrement me manquer.

Hier j'étais à boire mon café dans ce beau jardin






et aujourd'hui j'ai bu mon café dans mon salon parce que le soleil plombe un peu trop fort dans cette court qui n'a absolument aucune verdure.




À la prochaine.

1 comment:

  1. Michelle! Finalement je ne suis pas allé à ouaga en fin de semaine, mais ce n'est que partie remise.

    Je lis tes blog depuis un moments et je constate que le degré d'insatisfaction semble monter avec chaque nouvel article.

    Pour y avoir passer, je sais comment tu te sens. Ce n'est vraiment pas facile la vie ici, au Burkina.

    Moi je commence à me sortir de mon calvaire. Je vais te donner mon truc.

    J'ai décidé d'être heureux ici. J'ai décidé de me contenter de ce qui se passe... et j'ai décidé que j'allais essayer de regarder tout d'un nouvel oeil. Le changement il doit venir de l'intérieure, puisque c'est pas vrai qu'on va tout changer ici. Comme moi, tu avais ton rêve de venir faire la coopération, et ce rêve à été un peu ébranler... mais c'est pas grave. On va aider. On affecter la vie de certaines gens, et on va en garder un expérience incroyable.

    Lâche pas Michelle.

    Gabriel
    xoxo

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