Tuesday, July 27, 2010

Juste pour moi

Je sais qu'un blog c'est un forum public - mais je l'ai toujours écrit comme un jounal personnel et celui-ci n'est que pour moi - pour mes mémoires quand j'en aurai moins.

Je quitte dans moins d'une semaine avec la ferme conviction que je ne reviendrai pas - je suis triste et en même temps heureuse.

Heureuse de penser que je vais retrouver mes enfants, ma famille et mes amis - de retouner dans un pays pas comme les autres - la beauté des paysages, le confort journalier, une variété de nourriture pour faire des repas copieux, des soirées entre famille et/ou amis ....

Je suis par contre triste de laisser mes idéologies car l'aide humanitaire m'a déçu - et de quitter des êtres qui me sont chers en pensant que je ne les reverrai plus - et qui sont toujours dans le combat de la survie.

Un départ qui pour moi n'est pas facile car je risque de briser le premier contrat de ma vie - un tiraillement intérieur presque insupportable de décevoir et d'être décue.

Je laisse sans même savoir ce que je vais trouver.

Je quitte pour un chez moi - mais je n'ai pas de chez moi. Je pars du BF sans aucune clé pour me retrouver au Québec toujours sans clés - et ça fait un peu bizarre.

Mon aventure n'est pas fini ...

Juste pour moi

Monday, July 26, 2010

Un petit tour de ville



Un petit vidéo pris sur la moto en venant travailler au bureau

Sunday, July 25, 2010

Je rentre au bercail

J’ai décidé (à 80%) de rentrer au Québec définitivement – hier j’étais à 95% donc je joue au yoyo dans ma tête.

Gervais. le Directeur Pays, m'a demandé de rester - maintenant il faut que je songe qu'elles seraient mes conditions car il faut absolument qu'elles soient différentes et je ne suis pas convaincu qu'il acceptera.


Ça fait longtemps que je mijote ma décision – que j’essaie de me motiver et de me convaincre qu’avec de la patience je peux trouver une place pour moi ici ou je me trouverais comblée – heureuse de la contribution que je fais dans ce pays – le Burkina Faso.

Mais après de mûres réflexions je ne trouve pas, pas du moins à long terme – pas pour le terme qui reste dans mon contrat de 2 ans. Même si je reviens en septembre ce ne sera pas pour plus longtemps que début décembre.

Je suis venue avec le cœur plein d’espoir de pouvoir contribuer de façon durable – mais je réalise que dans la sphère de mes compétences cela n’est pas évident – pas évident pour moi.

Si j’avais une expérience pointue technique qui pouvait être utile, qui serait plus appréciée je serais probablement plus patiente – mais en gestion ce n’est pas évident. Mon expérience est que la culture de gestion ici au BF est super autocratique et bureaucratique ou il y a une résistance à tout ce qui concerne la bonne gouvernance i.e. la participation, l’inclusion, le partage du pouvoir, la délégation, la transparence, la remise en question de l’organisation – ou les employés et les bénéficiaires ont peurs de perdre leurs jobs ou leurs bénéfices si jamais ils font valoir leurs opinions divergentes. Étant une femme (avec un caractère axée sur les résultats et une déformation professionnelle de l’urgence) c’est encore plus difficile de se faire écouter (même si crédible) car c’est vraiment un monde d’homme – le « boys club » par excellence. Il ya des exceptions, il y a des organisations dirigées que par des femmes mais c’est souvent aussi dans leur tours d’ivoire…

De plus, d’après mon expérience, plusieurs des OBC/OSC ne veulent pas vraiment du renforcement de capacités « administratives/gestions » – les OSC veulent de la main d’œuvre bon pas cher qui fait des tâches mais sans transfert de connaissances/compétences. Donc j’ai l’impression que le volontaire prend le job d’un burkinabè (qui serait payé plus cher car nous sommes gratuits pour l’organisation) – que le volontaire contribue à la mentalité de « bien être social » - quand le volontaire quitte la tâche cesse de se faire et tout est à recommencer - et c’est complètement contre mes principes d’aide humanitaire.

Je tiens à préciser que mes observations, expériences sont personnelles car je suis certaine que d’autres ont eu des expériences plus favorable.

Donc je rentre au Québec avec une certaine déception de non-réalisation au travail et une confusion à savoir c’est quoi la bonne recette pour aider ce Pays en besoins – en besoin de bonne gestion pour que leurs actions soient durables et qui assureraient leur pérennité.

Par contre je pars comblé de par les actions que j’ai prise en dehors du travail. L’univers m’a peut-être fait venir que pour cela. Je peux dire qu’il y a une famille Ganéma qui est sortie de la misère, même si leurs combats ne sont pas finis. Grâce à Suzel il y a Rose qui va retourner aux études et j’espère de tout cœur va finir son BEPC (Brevet d’Études de Premier Cycle i.e. 9e année) et continuer pour finir sa 12e. Il y a Nestor qui s’est inscrit pour avoir son permis de conduire de semi-remorque et pourra un jour être autonome – car aujourd’hui il est parmi ceux qui vivent en dessous de $1 par jour. Rien est évident ici – mais on peut espérer que ces gestes peuvent faire une différence durable pour des générations à venir.

Je vous revois très très bientôt.

Friday, July 16, 2010

Réflexion de la journée

Cela fait 2 jours que je travaille de la maison car le staff de VSO est à Bobo en session de travail et je me sens très productive dans ma chambre climatisée ou je suis capable de me concentrer sur la tâche sans interruptions - car j'ai du travail pour me tenir occupé au moins pour 2 semaines.

Mais quand je sors de ma chambre pour aller au salon prendre une petite pose j'ai l'impression d'être enfermé dans une prison et je deviens un peu claustrophobe. Toute maison qui se respecte ici au Burkina Faso doit avoir une clôture qui entoure complètement l'habitation et ma cour comme vous le savez n'a aucune verdure. Aujourd'hui en particulier ça m'a tellement semblé étrange de ne pas voir la rue et le va et vient des voisins quand je suis assise dans mon salon - pas comme au Québec avec nos grandes fenêtres pour justement voir dehors - et honnêtement c'est un peu déprimant.

Aujourd'hui il a plu fort et pendant quelques heures - l'avantage est que ça rafraichi mais le désavantage est qu'il y a de la boue partout sur les rues en territe et pas facile de se déplacer à pieds, ni très attrayant - alors peut-être que la clôture n'est pas une si mauvaise idée après tout et ça c'est encore plus déprimant.

J'ai de plus en plus hâte de voir la verdure du Québec, de marcher le soir sans crainte, de me planter devant un ruisseau pendant des heures et faire que de la contemplation - respirer l'air frais des Laurentides et passer une journée entière à ne pas entendre l'appel à la prière et la prière diffusé par les haut parleurs d'une Mosquée. Ces petits plaisirs me manquent terriblement surtout quand je sens que je n'ai absolument rien à contribuer ici.

Voilà ma petite réflexion de la journée.

Wednesday, July 14, 2010

Un mariage religieux Musulman au Burkina

Suzel et moi avons fait l’expérience d’un mariage religieux Musulman – donc encore un mariage ou la mariée ne fait pas partie des témoignages de son union.


On nous a pris en voiture pour d’abord faire la visite de la cour familiale de sa femme et là le party avait définitivement commencé - ses amies ont dansées à ses côtés de Aminata la mariée pendant qu’elle se faisait faire manucure des mains et pieds.



















Les enfants ils y en avaient à la tonne et les photos étaient très appréciées – c’est vraiment assez extraordinaire comment ils aiment se voir en photo.




























Nous sommes restez peu de temps car la vraie cérémonie se passait à la Mosquée ou les hommes se rassemblent pour faire leurs vœux de mariage. Je dis les hommes car c’était un double mariage de Issouf et son frère Abdu. La Mosquée strictement défendue pour les femmes dans ces circonstances donc photos prises de l’extérieur.































Issouf a été assez gentil pour invité Rose qu’il rencontre de temps en temps quand il vient me chercher le matin pour me reconduire au service.

Le jus de petit mil est offert à tous qui sont présents et ensuite on se rend à la cour des nouveaux mariés (la cour de Issouf et Abdu) ou la fête est plus sobre – il y a de la musique avec DJ mais pas beaucoup de danse – par contre de la bouffe à n’en plus finir.




Et puisqu’il a plu en matinée il y avait de la boue partout – donc il fallait faire très attention ou l’on marchait et des planches de bois étaient mises sur le sol pour faciliter les déplacements.









Par souci des Nassaras Issouf nous a installé dans sa maison et a même fait évacué la place déjà occupée par des femmes pour nous recevoir – les VIP étaient arrivés. On nous a servi du poulet, porc (pour les chrétiens seulement), du tô avec une très bonne sauce aux épinards et feuilles d’oseille (vraiment délicieux), des beignets d’haricots, des lentilles ET de la bière et bissap fermenté.

La seule (grande) déception était que nous étions isolés des autres – mais les autres parlaient très peu le français – nous sommes partis vers le 20h00 et bien avant que l’on aille chercher les mariées (les femmes) à 22h00 – car oui on va chercher les femmes pour enfin les accueillir dans la cour de leur mari – par contre elles ne passent pas la première nuit de noces avec le mari mais avec la BELLE MÈRE – Ouf que je suis contente de vivre au Canada.

Revenu à la maison Suzel et moi avons joué au Scrabble et j’ai laissé gagné (ha !) Suzel car elle repartait le lendemain.

Voilà une journée de noces religieuses pour des Nassaras – par contre les Burkinabè ont fêtés jusqu’à 4h00 du matin.

Suzel est partie Lundi soir – un vide dans ma petite maison.

Bonne semaine à tous.

Thursday, July 8, 2010

Le Blog de Suzel

Bonjour à tous qui lisent le blog de Michelle, je suis à Ouaga (!) depuis samedi soir, donc enrichie de l’expérience de 4 journées passées au Burkina Faso. Michelle nous avait déjà bien familiarisés avec son environnement, je savais à quoi m’attendre. C’est tout à fait vrai, la pauvreté est frappante, tout autant que les odeurs, un paysage de terre rouge, parsemé de déchets et de constructions de bric à braque, mais aussi des enfants tout sourire qui viennent nous donner la main, des femmes d’une grande féminité qui circulent énergiquement Ouaga à mobylette… des rencontres touchantes, des promenades dans des campagnes encore belles, avec toujours ces femmes habillées de couleurs riches qui travaillent la terre avec une simple fourche ou qui cassent le grain avec leur long bâton, les habitats de terre battue qui se fondent harmonieusement dans le paysage. Je ne déménagerai pas ici demain, c’est trop dur comme vie, il y fait trop chaud, mais il y a du beau et je comprendrais que quelqu’un puisse y être heureux.

Nous n'avons pas pensé prendre des photos, malheureusement, de ce trajet en campagne vers le musée de Manéga. Mais, pour compenser, voici une photo de ma soeur dans la brousse africaine:



Je me fais déjà travailleuse humanitaire ( !) à l’écoute des besoins de deux locaux qu’il me fera vraiment plaisir d’aider . Rose, la jeune fille qui fait le ménage chez Michelle, tente de finir sa 9ième année et pour cela devra payer environ $500 pour y parvenir, mais ce diplôme va lui permettre un avenir meilleur et Nestor, l’ami de Yssouf, à qui j’aimerais payer son permis de conduire des poids lourds, un autre $500 environ, deux petites œuvres qui changent des vies.
Une autre oeuvre à laquelle je contribue avec grand plaisir est la joie éprouvée par ma soeur à l'écriture de son blog de la semaine, photos déjà présentées d'une soeur au repos après s'être faite guerrière des commerçants de Ouaga
C'est pas le plaisir de la photo mais bien le plaisir du blog, un rire que je n'ai pas pu saisir sur le vif, ceci est une recomposition plus ou MOINS réussie de l'évènement! Sentez vous l'effort?
Tout cela pour dire que je suis vraiment contente d'être venue voir Michelle, ma soeur bien aimée comme elle dit si bien, et que je me sens pleine de cette courte aventure au Burkina, je sais que cette visite dans la pauvreté va faire pousser en moi des réflexions, et pourquoi pas, peut-être même, des actions, dans mon futur  si privilégié.

Suzel à Ouagadougou, Burkina Faso.

Une visite spéciale - Suzel à Ouagadougou

Oh que ça fait du bien d’avoir de la visite – et surtout de la visite de quelqu’un que l’on connait passablement bien comme sa sœur bien aimée.


Suzel est arrivée Samedi soir déjà un peu l’estomac fragile de son aventure sur le chemin de Compostelle, alors Dimanche au lieu d’une petite journée relax nous avons pris un taxi vert pour ce rendre au centre ville et je l’ai fait visiter le marché des Bronzes, un couloir de petites boutiques de bronze et de masques, et évidemment il faut rentrer dans chacune de ces boutiques « pour le plaisir des yeux » mais ou ils se forcent de te vendre un petit quelque chose… à chaque boutique – mais étant raisonnable Suzel a acheté une toute petite statuette faite de bougie et boulon de véhicule et du tissu.



 Ensuite au Centre Culturel Français (CCF) pour une petite bouchée, un arrêt à un boutiquier qui vend des pantalons Nassara à l’Africaine, une marche à la grande chaleur pour se retrouver au restaurant le Verdoyant ou nous avons mangé une très bonne pizza chacune et rentrée à la maison vers les 18h00.

Lundi l’estomac de Suzel n’allait vraiment pas, conclusion étant que l’eau filtrée n’était pas tout à fait acceptable – ça lui prend de l’eau en bouteille pour se remettre de ses crampes. Par contre nous sommes quand même partie à l’aventure au Marché Central de Ouaga – qui est un ENFER pour les Nassara qui veulent faire du shopping tranquille – ils sont tellement accaparants et même parfois agressifs que c’est épuisant et agressant. Je dois avouer que Suzel est beaucoup plus calme que moi dans cet environnement. De retour à la maison à grand pas pour une petite sieste, du spaghetti sauce tomates, le film Sherlock Holmes dans la chambre climatisée – la chaleur étant plutôt accablante.

Mardi nous avons visité les alentours de Ouaga – en Mercédès évidemment.



Le zoo du président du Faso à Ziniaré, ou les animaux sont en cage et pas toujours très bien traités mais d'autres qui ont l'air assez bien.

















































Le musée de sculptures sur granit à Laongo


































Ainsi que le musée de Manéga créé par le premier avocat du Burkina, maître Titinga Frédéric Pacéré, spécialisé dans le sacré avec multiples collections de masques, de tombes funèbres, bronze, instruments de musique ainsi que l’architecture de certaines ethnies du pays – en plus de quelques chauves-souris pour nous tenir compagnie. Malheureusement nous n’avions pas le droit de prendre des photos dans les pavillons ou il y a les collections de masques etc. mais seulement de l’architecture –





Entre tout ça nous sommes arrêtés au marché de Ziniaré ou Issouf a acheté un mouton pour son mariage religieux qui aura lieu Dimanche. Retour à la maison vers les 19h00 plutôt fatiguée.


Mercredi Suzel a été initié à se promener en moto dans la ville. Du tourisme de faire des achats pour les amis – donc visites du Village Artisanal, du Centre National d’Artisanat d’Art et retour au boutiquier aux pantalons Nassara à l’Africaine. On devait souper au restaurant mais pas au rendez-vous car Suzel fait un peu de fièvre – une fatigue accumulée – mais tous les cadeaux sont achetés….





Aujourd’hui, Jeudi – journée relax de sieste, lecture et bien sure écrire le blog de la semaine.

Je vous réécris après le mariage de Issouf - et Suzel va vous faire son propre blog.

Bonne semaine à tous.