Sunday, June 12, 2011

Mission à Labé et déménagement

La semaine dernière j’ai fait une petite mission de 3 jours à Labé pour rencontrer la cellule technique régionale (CTR) de la Moyenne Guinée ainsi qu’assister à une auto-évaluation d’une union paysanne. On m’a avisé moins de 24 heures avant mon départ alors comme à l’habitude il faut changer nos plans en fonctions de ceux qui nous sont donnés – ce qui est le plus prévisible c’est qu’il n’y a rien de planifié bien à l’avance alors aussi bien de ne rien planifier non plus. Ce n’est pas toujours évident et un ajustement, mais c’est aussi un ajustement quand on retourne au bercail ou tout est planifié.


La mission à Labé a été super intéressante et très instructive au niveau boulot mais aussi de faire l’expérience du social à la guinéenne. Nous sommes partis très tôt le matin (6h30) – 4 dans un minivan, conversation en français et un très bon chauffeur alors le déplacement a été agréable et nous sommes arrivés à destination à une heure très respectable (14h30). On a une rencontre avec la CTR et ensuite mon homologue Lucien nous fait part que nous sommes invités à diner chez son beau-père alors on accepte pour ne pas blesser (mais je fais très attention à ce que je mange). La conversation est d’abord amusante ou on se taquine un peu entre français de France et français du Québec mais avec certaines flèches bien ciblées pour nous différencier. Ensuite on nous invite à l’ordination d’un des fils du beau-père qui sera reçu prêtre dans quelques jours alors un parle un peu de religion. Le beau-père nous parle de ses voyages au Brésil et au Canada mais pas certaine des motifs de ses voyages – et de ses exploits en Afrique car il est Colonel Pépé et est très fier que lors de la guerre civile au Rwanda il a personnellement sortie 250,000 Hutu pour les sauver des Tutsi et qu’il serait prêt à retourner pour faire la guerre car il aime la guerre – toute une conversation de passer de l’ordination de son fils au génocide du Rwanda avec un de ses participants.

Le lendemain en matinée nous avons une rencontre de céduler avec la CTR pour 8h30 mais une fois arrivée on nous avise qu’un collègue de Conakry est présentement à Labé pour la cérémonie de fin de deuil des épouses de son père et que nous devrions aller payer nos respects (et comme la coutume oblige une petite collecte est faite pour présenter au chef de la famille). Donc on se rend et on attend que les prières soient finies pour ensuite se retrouver dans une chambre à coucher en train de manger du riz avec lait caillé (non merci). Donc 2 heures plus tard on retourne au bureau pour entamer notre réunion qui est en fait pour prendre le pouls des activités et poser des questions. Et là le français et la québécoise se sont un peu bousculés. La québécoise pose une question et le français vient interrompre pour lui dire que la question devrait être posée autrement. La québécoise lui dit gentiment qu’elle aimerait bien qu’on réponde à sa question telle que formulée et lui insiste qu’elle doit la poser autrement – alors elle a réagi en lui faisant savoir que c’était sa question et qu’elle allait la poser comme bon lui semble à elle et non à lui mais qu’il pouvait poser ses questions comme bon lui semble à lui. Malheureusement une petite situation tendue mais des fois les m..... français sont chiants.

Ensuite on va déjeuner vers 13h00 avant de se rendre en brousse assister à une auto-évaluation d’une union paysanne – et là on ne parle pas français mais on est assez gentil pour traduire et nous avons là encore l’opportunité de poser des questions – mais cette fois-ci sans interruption (juste un peu de grincements des dents de mon voisin). Après la réunion on nous invite pour manger encore du riz sauce et Lucien nous averti que son beau-père nous attend encore pour le diner – de la bouffe et encore de la bouffe (et en fait pas de la très bonne bouffe). Toute activité est accompagnée d’un élément social ce qui est gentil mais pas nécessairement une bonne gestion du temps et pas nécessairement très productif. De 7h30 du matin jusqu’à 20h00 j’étais assise devant 5 repas de riz.

Le retour sur Conakry fût aussi une expérience. Le français aime parler mais pas trop fort sur l’écoute et j’ai l’impression qu’on n’a pas fini de se poigner le bec parce que nos mandats sont possiblement un peu trop pareil et on n’a pas du tout la même approche – à suivre… Aussi pour le retour nous avions un 5e passager, un jeune cousin de Lucien d’environ 12 ans, qui n’a pas trop l’habitude de voyager et a eu le mal de cœur durant toute la route donc arrêts fréquent (pauvre petit bonhomme)- mais Lucien (un homme de 30 ans et costaud) a piqué une petite crise de nerf en faisant savoir que lui n’allait pas endurer le voyage comme ça et que le petit est mieux de s’ajuster en conséquence. Une chance qu’il y avait d’autres personnes dans la voiture parce que je pense que le petit aurait mangé une volé et pour raisonner avec Lucien que malgré toute la bonne volonté de quelqu’un on ne peut pas retenir le vomissement et que le petit ne fait pas exprès.

Il y a environ 3 semaines la colocataire française a quitté la maison et a imposé aux 2 autres colocataires une situation financière un peu stressante. Avant mon départ hâtif vers Labé ma colocataire (la patronne de la maison) m’a demandé de soit 1) partager les coûts de la maison, ce qui faisait que mon loyer plus que doublait et prenait environ 65% de mon allocation mensuelle, ou bien soit 2) de quitter le plus tôt possible même si j’avais payé jusqu’à la mi-août (on allait me rembourser). Donc il fallait que je trouve une solution vite et heureusement (j’espère) il y a une autre coopérante du CECI qui avait une chambre à louer – on s’est rencontrée la veille de mon départ pour Labé pour conclure l’entente - j’ai fait un lavage et pacté mes petits pour être prête à déménager dès mon retour. J’ai aménagé aujourd’hui même. La maison est vraiment belle et éclairée, ma chambre est spacieuse avec balcon et avec le deal on me prépare mes repas du soir et les week-ends. Seuls inconvénients : pas de clim, électricité sporadique et parfois pas d’eau – comme au Burkina Faso et comme 90% de la population à Conakry (probablement comme 98% de toute la Guinée). Je pense que je vais être bien ici, et puisque c’est une maison que avec des musulmanes pas de boissons alcoolisées.
Ancien quartier - La Camayenne




Nouveau quartier - La Minière



La saison des pluies a bel et bien commencé donc de la misère noire pour tous ceux qui sont sans abris ou qui sont dans des abris qui ont des d'inondations car quand les canivaux sont trop pleins et bien tout ce qui y a été déposé durant les derniers mois se retrouve dans ces maisons - vous pouvez vous imaginer l'insalubrité.


Bonne semaine à tous.

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