Je sais qu’il est passé dû pour enfin écrire mon dernier blog sur mon aventure au Burkina Faso – mais c’est un certain deuil pour moi et je n’avais pas le goût d’écrire.
Les Burkinabè adore la tête du poisson – malheureusement mon mandat c’est fini en queue de poisson.
Un échec? Dans une certaine mesure oui car je n’ai pas fini mon mandat. Ça prend deux personnes pour danser le tango mais quand l’autre t’invite danser et décide de ne pas se présenter sur la piste de danse c’est un peu plus difficile de danser le tango toute seule.
Mais ce n’est que partie remise car je me cherche un autre mandat pour me réconcilier avec l’aide humanitaire – j’espère que cela sera possible car mon expérience jusqu’à date est certainement mitigée.
Aujourd’hui je suis sous l’impression que les ONG nationaux et internationaux ont perdu le sens de leur mission – que les bénéficiaires et les volontaires sont des pions pour recevoir des subventions pour d’abord suffire aux besoins financiers des dirigeants. C’est triste et c’est frustrant et j’espère que ça changera un jour – mais qu’est-ce que ça prend pour que cela change? De la bonne gouvernance? Certes mais quand celle-ci est beaucoup trop menaçante pour le statu quo sur lequel ils (sur)vivent c’est peine perdu dès le début.
On va vous dire ce que vous voulez entendre mais on va faire ce que l’on a toujours fait. Des milliards de dollars ont été investi pour combattre la pauvreté et quels sont les résultats? En fait les résultats sont pathétiques et la gestion est toujours aussi autocratique avec un système toujours aussi bureaucratique et corrompu.
Quand je parle à des Burkinabè installés ici au Canada et je leur mentionne que je suis en Participation et Gouvernance ils disent: "Ouf! bon courage et bonne chance - assure-toi de travailler avec des jeunes qui ont encore l'énergie et sont encore de bonne foi".
Plusieurs m’ont avoué que malgré la bonne volonté c’est peine perdu de vouloir faire évoluer l’Afrique car l’Afrique ne veut pas changer certains comportements qui sont malgré eux néfastes à leur évolution - les Africains sont leurs propres pire ennemis. Alors c’est même personnes m’avouent qu’ils jouent le jeu – et que c’est comme ça – leurs idéaux perdus, oubliés pour faire place à un train de vie qui leur convient. Et si tout le monde continue de dire qu’ils font du bien seulement parce qu’ils sont là – et bien j’imagine qu’ils commencent à y croire aussi – même s’il n’y a rien de fondamental qui change.
Mais c’est mon discours d’aujourd’hui – et j’espère qu’il changera avec plus d’expériences. Puisque les ONG Canadiens/Québécois favorisent beaucoup le Burkina Faso c’est évident dans ma tête que mon retour est presque assuré – c’est le quand que je ne connais pas.
Ce que je sais par contre c’est que le pays me manque beaucoup plus que je ne l’aurais jamais pensé – et cela m’étonne énormément car il fait tellement beau au Québec surtout pendant le temps des couleurs – mais je ne sens pas que je suis à ma place….
Je retournerai un jour mais avec un autre partenaire que j’espère voudra bien danser le tango avec moi.
À bientôt.
Saturday, October 2, 2010
Wednesday, August 11, 2010
Ouaga après la pluie
Je suis de retour au Québec mais voici un vidéo que je n'ai pas pu partager avec vous du Burkina Faso - alors je me permets de le faire aujourd'hui avec une connexion internet qui est un peu plus vite que ce que j'ai connu en Afrique.
Je vais très bientôt écrire mes réflexions de mon retour au bercail en temps et lieu mais pour l'instant ma tête est un peu trop embrouillée. Je peux vous dire par contre que le plus grand choc culturel du retour c'est d'être confronté avec autant de planifications - je ne suis plus habituée à cela.
Tuesday, July 27, 2010
Juste pour moi
Je sais qu'un blog c'est un forum public - mais je l'ai toujours écrit comme un jounal personnel et celui-ci n'est que pour moi - pour mes mémoires quand j'en aurai moins.
Je quitte dans moins d'une semaine avec la ferme conviction que je ne reviendrai pas - je suis triste et en même temps heureuse.
Heureuse de penser que je vais retrouver mes enfants, ma famille et mes amis - de retouner dans un pays pas comme les autres - la beauté des paysages, le confort journalier, une variété de nourriture pour faire des repas copieux, des soirées entre famille et/ou amis ....
Je suis par contre triste de laisser mes idéologies car l'aide humanitaire m'a déçu - et de quitter des êtres qui me sont chers en pensant que je ne les reverrai plus - et qui sont toujours dans le combat de la survie.
Un départ qui pour moi n'est pas facile car je risque de briser le premier contrat de ma vie - un tiraillement intérieur presque insupportable de décevoir et d'être décue.
Je laisse sans même savoir ce que je vais trouver.
Je quitte pour un chez moi - mais je n'ai pas de chez moi. Je pars du BF sans aucune clé pour me retrouver au Québec toujours sans clés - et ça fait un peu bizarre.
Mon aventure n'est pas fini ...
Juste pour moi
Je quitte dans moins d'une semaine avec la ferme conviction que je ne reviendrai pas - je suis triste et en même temps heureuse.
Heureuse de penser que je vais retrouver mes enfants, ma famille et mes amis - de retouner dans un pays pas comme les autres - la beauté des paysages, le confort journalier, une variété de nourriture pour faire des repas copieux, des soirées entre famille et/ou amis ....
Je suis par contre triste de laisser mes idéologies car l'aide humanitaire m'a déçu - et de quitter des êtres qui me sont chers en pensant que je ne les reverrai plus - et qui sont toujours dans le combat de la survie.
Un départ qui pour moi n'est pas facile car je risque de briser le premier contrat de ma vie - un tiraillement intérieur presque insupportable de décevoir et d'être décue.
Je laisse sans même savoir ce que je vais trouver.
Je quitte pour un chez moi - mais je n'ai pas de chez moi. Je pars du BF sans aucune clé pour me retrouver au Québec toujours sans clés - et ça fait un peu bizarre.
Mon aventure n'est pas fini ...
Juste pour moi
Monday, July 26, 2010
Sunday, July 25, 2010
Je rentre au bercail
J’ai décidé (à 80%) de rentrer au Québec définitivement – hier j’étais à 95% donc je joue au yoyo dans ma tête.
Gervais. le Directeur Pays, m'a demandé de rester - maintenant il faut que je songe qu'elles seraient mes conditions car il faut absolument qu'elles soient différentes et je ne suis pas convaincu qu'il acceptera.
Ça fait longtemps que je mijote ma décision – que j’essaie de me motiver et de me convaincre qu’avec de la patience je peux trouver une place pour moi ici ou je me trouverais comblée – heureuse de la contribution que je fais dans ce pays – le Burkina Faso.
Mais après de mûres réflexions je ne trouve pas, pas du moins à long terme – pas pour le terme qui reste dans mon contrat de 2 ans. Même si je reviens en septembre ce ne sera pas pour plus longtemps que début décembre.
Je suis venue avec le cœur plein d’espoir de pouvoir contribuer de façon durable – mais je réalise que dans la sphère de mes compétences cela n’est pas évident – pas évident pour moi.
Si j’avais une expérience pointue technique qui pouvait être utile, qui serait plus appréciée je serais probablement plus patiente – mais en gestion ce n’est pas évident. Mon expérience est que la culture de gestion ici au BF est super autocratique et bureaucratique ou il y a une résistance à tout ce qui concerne la bonne gouvernance i.e. la participation, l’inclusion, le partage du pouvoir, la délégation, la transparence, la remise en question de l’organisation – ou les employés et les bénéficiaires ont peurs de perdre leurs jobs ou leurs bénéfices si jamais ils font valoir leurs opinions divergentes. Étant une femme (avec un caractère axée sur les résultats et une déformation professionnelle de l’urgence) c’est encore plus difficile de se faire écouter (même si crédible) car c’est vraiment un monde d’homme – le « boys club » par excellence. Il ya des exceptions, il y a des organisations dirigées que par des femmes mais c’est souvent aussi dans leur tours d’ivoire…
De plus, d’après mon expérience, plusieurs des OBC/OSC ne veulent pas vraiment du renforcement de capacités « administratives/gestions » – les OSC veulent de la main d’œuvre bon pas cher qui fait des tâches mais sans transfert de connaissances/compétences. Donc j’ai l’impression que le volontaire prend le job d’un burkinabè (qui serait payé plus cher car nous sommes gratuits pour l’organisation) – que le volontaire contribue à la mentalité de « bien être social » - quand le volontaire quitte la tâche cesse de se faire et tout est à recommencer - et c’est complètement contre mes principes d’aide humanitaire.
Je tiens à préciser que mes observations, expériences sont personnelles car je suis certaine que d’autres ont eu des expériences plus favorable.
Donc je rentre au Québec avec une certaine déception de non-réalisation au travail et une confusion à savoir c’est quoi la bonne recette pour aider ce Pays en besoins – en besoin de bonne gestion pour que leurs actions soient durables et qui assureraient leur pérennité.
Par contre je pars comblé de par les actions que j’ai prise en dehors du travail. L’univers m’a peut-être fait venir que pour cela. Je peux dire qu’il y a une famille Ganéma qui est sortie de la misère, même si leurs combats ne sont pas finis. Grâce à Suzel il y a Rose qui va retourner aux études et j’espère de tout cœur va finir son BEPC (Brevet d’Études de Premier Cycle i.e. 9e année) et continuer pour finir sa 12e. Il y a Nestor qui s’est inscrit pour avoir son permis de conduire de semi-remorque et pourra un jour être autonome – car aujourd’hui il est parmi ceux qui vivent en dessous de $1 par jour. Rien est évident ici – mais on peut espérer que ces gestes peuvent faire une différence durable pour des générations à venir.
Je vous revois très très bientôt.
Gervais. le Directeur Pays, m'a demandé de rester - maintenant il faut que je songe qu'elles seraient mes conditions car il faut absolument qu'elles soient différentes et je ne suis pas convaincu qu'il acceptera.
Ça fait longtemps que je mijote ma décision – que j’essaie de me motiver et de me convaincre qu’avec de la patience je peux trouver une place pour moi ici ou je me trouverais comblée – heureuse de la contribution que je fais dans ce pays – le Burkina Faso.
Mais après de mûres réflexions je ne trouve pas, pas du moins à long terme – pas pour le terme qui reste dans mon contrat de 2 ans. Même si je reviens en septembre ce ne sera pas pour plus longtemps que début décembre.
Je suis venue avec le cœur plein d’espoir de pouvoir contribuer de façon durable – mais je réalise que dans la sphère de mes compétences cela n’est pas évident – pas évident pour moi.
Si j’avais une expérience pointue technique qui pouvait être utile, qui serait plus appréciée je serais probablement plus patiente – mais en gestion ce n’est pas évident. Mon expérience est que la culture de gestion ici au BF est super autocratique et bureaucratique ou il y a une résistance à tout ce qui concerne la bonne gouvernance i.e. la participation, l’inclusion, le partage du pouvoir, la délégation, la transparence, la remise en question de l’organisation – ou les employés et les bénéficiaires ont peurs de perdre leurs jobs ou leurs bénéfices si jamais ils font valoir leurs opinions divergentes. Étant une femme (avec un caractère axée sur les résultats et une déformation professionnelle de l’urgence) c’est encore plus difficile de se faire écouter (même si crédible) car c’est vraiment un monde d’homme – le « boys club » par excellence. Il ya des exceptions, il y a des organisations dirigées que par des femmes mais c’est souvent aussi dans leur tours d’ivoire…
De plus, d’après mon expérience, plusieurs des OBC/OSC ne veulent pas vraiment du renforcement de capacités « administratives/gestions » – les OSC veulent de la main d’œuvre bon pas cher qui fait des tâches mais sans transfert de connaissances/compétences. Donc j’ai l’impression que le volontaire prend le job d’un burkinabè (qui serait payé plus cher car nous sommes gratuits pour l’organisation) – que le volontaire contribue à la mentalité de « bien être social » - quand le volontaire quitte la tâche cesse de se faire et tout est à recommencer - et c’est complètement contre mes principes d’aide humanitaire.
Je tiens à préciser que mes observations, expériences sont personnelles car je suis certaine que d’autres ont eu des expériences plus favorable.
Donc je rentre au Québec avec une certaine déception de non-réalisation au travail et une confusion à savoir c’est quoi la bonne recette pour aider ce Pays en besoins – en besoin de bonne gestion pour que leurs actions soient durables et qui assureraient leur pérennité.
Par contre je pars comblé de par les actions que j’ai prise en dehors du travail. L’univers m’a peut-être fait venir que pour cela. Je peux dire qu’il y a une famille Ganéma qui est sortie de la misère, même si leurs combats ne sont pas finis. Grâce à Suzel il y a Rose qui va retourner aux études et j’espère de tout cœur va finir son BEPC (Brevet d’Études de Premier Cycle i.e. 9e année) et continuer pour finir sa 12e. Il y a Nestor qui s’est inscrit pour avoir son permis de conduire de semi-remorque et pourra un jour être autonome – car aujourd’hui il est parmi ceux qui vivent en dessous de $1 par jour. Rien est évident ici – mais on peut espérer que ces gestes peuvent faire une différence durable pour des générations à venir.
Je vous revois très très bientôt.
Friday, July 16, 2010
Réflexion de la journée
Cela fait 2 jours que je travaille de la maison car le staff de VSO est à Bobo en session de travail et je me sens très productive dans ma chambre climatisée ou je suis capable de me concentrer sur la tâche sans interruptions - car j'ai du travail pour me tenir occupé au moins pour 2 semaines.
Mais quand je sors de ma chambre pour aller au salon prendre une petite pose j'ai l'impression d'être enfermé dans une prison et je deviens un peu claustrophobe. Toute maison qui se respecte ici au Burkina Faso doit avoir une clôture qui entoure complètement l'habitation et ma cour comme vous le savez n'a aucune verdure. Aujourd'hui en particulier ça m'a tellement semblé étrange de ne pas voir la rue et le va et vient des voisins quand je suis assise dans mon salon - pas comme au Québec avec nos grandes fenêtres pour justement voir dehors - et honnêtement c'est un peu déprimant.
Aujourd'hui il a plu fort et pendant quelques heures - l'avantage est que ça rafraichi mais le désavantage est qu'il y a de la boue partout sur les rues en territe et pas facile de se déplacer à pieds, ni très attrayant - alors peut-être que la clôture n'est pas une si mauvaise idée après tout et ça c'est encore plus déprimant.
J'ai de plus en plus hâte de voir la verdure du Québec, de marcher le soir sans crainte, de me planter devant un ruisseau pendant des heures et faire que de la contemplation - respirer l'air frais des Laurentides et passer une journée entière à ne pas entendre l'appel à la prière et la prière diffusé par les haut parleurs d'une Mosquée. Ces petits plaisirs me manquent terriblement surtout quand je sens que je n'ai absolument rien à contribuer ici.
Voilà ma petite réflexion de la journée.
Mais quand je sors de ma chambre pour aller au salon prendre une petite pose j'ai l'impression d'être enfermé dans une prison et je deviens un peu claustrophobe. Toute maison qui se respecte ici au Burkina Faso doit avoir une clôture qui entoure complètement l'habitation et ma cour comme vous le savez n'a aucune verdure. Aujourd'hui en particulier ça m'a tellement semblé étrange de ne pas voir la rue et le va et vient des voisins quand je suis assise dans mon salon - pas comme au Québec avec nos grandes fenêtres pour justement voir dehors - et honnêtement c'est un peu déprimant.
Aujourd'hui il a plu fort et pendant quelques heures - l'avantage est que ça rafraichi mais le désavantage est qu'il y a de la boue partout sur les rues en territe et pas facile de se déplacer à pieds, ni très attrayant - alors peut-être que la clôture n'est pas une si mauvaise idée après tout et ça c'est encore plus déprimant.
J'ai de plus en plus hâte de voir la verdure du Québec, de marcher le soir sans crainte, de me planter devant un ruisseau pendant des heures et faire que de la contemplation - respirer l'air frais des Laurentides et passer une journée entière à ne pas entendre l'appel à la prière et la prière diffusé par les haut parleurs d'une Mosquée. Ces petits plaisirs me manquent terriblement surtout quand je sens que je n'ai absolument rien à contribuer ici.
Voilà ma petite réflexion de la journée.
Wednesday, July 14, 2010
Un mariage religieux Musulman au Burkina
Suzel et moi avons fait l’expérience d’un mariage religieux Musulman – donc encore un mariage ou la mariée ne fait pas partie des témoignages de son union.
On nous a pris en voiture pour d’abord faire la visite de la cour familiale de sa femme et là le party avait définitivement commencé - ses amies ont dansées à ses côtés de Aminata la mariée pendant qu’elle se faisait faire manucure des mains et pieds.
Les enfants ils y en avaient à la tonne et les photos étaient très appréciées – c’est vraiment assez extraordinaire comment ils aiment se voir en photo.
Nous sommes restez peu de temps car la vraie cérémonie se passait à la Mosquée ou les hommes se rassemblent pour faire leurs vœux de mariage. Je dis les hommes car c’était un double mariage de Issouf et son frère Abdu. La Mosquée strictement défendue pour les femmes dans ces circonstances donc photos prises de l’extérieur.
Issouf a été assez gentil pour invité Rose qu’il rencontre de temps en temps quand il vient me chercher le matin pour me reconduire au service.
Le jus de petit mil est offert à tous qui sont présents et ensuite on se rend à la cour des nouveaux mariés (la cour de Issouf et Abdu) ou la fête est plus sobre – il y a de la musique avec DJ mais pas beaucoup de danse – par contre de la bouffe à n’en plus finir.
Et puisqu’il a plu en matinée il y avait de la boue partout – donc il fallait faire très attention ou l’on marchait et des planches de bois étaient mises sur le sol pour faciliter les déplacements.
Par souci des Nassaras Issouf nous a installé dans sa maison et a même fait évacué la place déjà occupée par des femmes pour nous recevoir – les VIP étaient arrivés. On nous a servi du poulet, porc (pour les chrétiens seulement), du tô avec une très bonne sauce aux épinards et feuilles d’oseille (vraiment délicieux), des beignets d’haricots, des lentilles ET de la bière et bissap fermenté.
La seule (grande) déception était que nous étions isolés des autres – mais les autres parlaient très peu le français – nous sommes partis vers le 20h00 et bien avant que l’on aille chercher les mariées (les femmes) à 22h00 – car oui on va chercher les femmes pour enfin les accueillir dans la cour de leur mari – par contre elles ne passent pas la première nuit de noces avec le mari mais avec la BELLE MÈRE – Ouf que je suis contente de vivre au Canada.
Revenu à la maison Suzel et moi avons joué au Scrabble et j’ai laissé gagné (ha !) Suzel car elle repartait le lendemain.
Voilà une journée de noces religieuses pour des Nassaras – par contre les Burkinabè ont fêtés jusqu’à 4h00 du matin.
Suzel est partie Lundi soir – un vide dans ma petite maison.
Bonne semaine à tous.
On nous a pris en voiture pour d’abord faire la visite de la cour familiale de sa femme et là le party avait définitivement commencé - ses amies ont dansées à ses côtés de Aminata la mariée pendant qu’elle se faisait faire manucure des mains et pieds.
Les enfants ils y en avaient à la tonne et les photos étaient très appréciées – c’est vraiment assez extraordinaire comment ils aiment se voir en photo.
Nous sommes restez peu de temps car la vraie cérémonie se passait à la Mosquée ou les hommes se rassemblent pour faire leurs vœux de mariage. Je dis les hommes car c’était un double mariage de Issouf et son frère Abdu. La Mosquée strictement défendue pour les femmes dans ces circonstances donc photos prises de l’extérieur.
Issouf a été assez gentil pour invité Rose qu’il rencontre de temps en temps quand il vient me chercher le matin pour me reconduire au service.
Le jus de petit mil est offert à tous qui sont présents et ensuite on se rend à la cour des nouveaux mariés (la cour de Issouf et Abdu) ou la fête est plus sobre – il y a de la musique avec DJ mais pas beaucoup de danse – par contre de la bouffe à n’en plus finir.
Et puisqu’il a plu en matinée il y avait de la boue partout – donc il fallait faire très attention ou l’on marchait et des planches de bois étaient mises sur le sol pour faciliter les déplacements.
Par souci des Nassaras Issouf nous a installé dans sa maison et a même fait évacué la place déjà occupée par des femmes pour nous recevoir – les VIP étaient arrivés. On nous a servi du poulet, porc (pour les chrétiens seulement), du tô avec une très bonne sauce aux épinards et feuilles d’oseille (vraiment délicieux), des beignets d’haricots, des lentilles ET de la bière et bissap fermenté.
La seule (grande) déception était que nous étions isolés des autres – mais les autres parlaient très peu le français – nous sommes partis vers le 20h00 et bien avant que l’on aille chercher les mariées (les femmes) à 22h00 – car oui on va chercher les femmes pour enfin les accueillir dans la cour de leur mari – par contre elles ne passent pas la première nuit de noces avec le mari mais avec la BELLE MÈRE – Ouf que je suis contente de vivre au Canada.
Revenu à la maison Suzel et moi avons joué au Scrabble et j’ai laissé gagné (ha !) Suzel car elle repartait le lendemain.
Voilà une journée de noces religieuses pour des Nassaras – par contre les Burkinabè ont fêtés jusqu’à 4h00 du matin.
Suzel est partie Lundi soir – un vide dans ma petite maison.
Bonne semaine à tous.
Thursday, July 8, 2010
Le Blog de Suzel
Bonjour à tous qui lisent le blog de Michelle, je suis à Ouaga (!) depuis samedi soir, donc enrichie de l’expérience de 4 journées passées au Burkina Faso. Michelle nous avait déjà bien familiarisés avec son environnement, je savais à quoi m’attendre. C’est tout à fait vrai, la pauvreté est frappante, tout autant que les odeurs, un paysage de terre rouge, parsemé de déchets et de constructions de bric à braque, mais aussi des enfants tout sourire qui viennent nous donner la main, des femmes d’une grande féminité qui circulent énergiquement Ouaga à mobylette… des rencontres touchantes, des promenades dans des campagnes encore belles, avec toujours ces femmes habillées de couleurs riches qui travaillent la terre avec une simple fourche ou qui cassent le grain avec leur long bâton, les habitats de terre battue qui se fondent harmonieusement dans le paysage. Je ne déménagerai pas ici demain, c’est trop dur comme vie, il y fait trop chaud, mais il y a du beau et je comprendrais que quelqu’un puisse y être heureux.
Nous n'avons pas pensé prendre des photos, malheureusement, de ce trajet en campagne vers le musée de Manéga. Mais, pour compenser, voici une photo de ma soeur dans la brousse africaine:
Je me fais déjà travailleuse humanitaire ( !) à l’écoute des besoins de deux locaux qu’il me fera vraiment plaisir d’aider . Rose, la jeune fille qui fait le ménage chez Michelle, tente de finir sa 9ième année et pour cela devra payer environ $500 pour y parvenir, mais ce diplôme va lui permettre un avenir meilleur et Nestor, l’ami de Yssouf, à qui j’aimerais payer son permis de conduire des poids lourds, un autre $500 environ, deux petites œuvres qui changent des vies.
Une autre oeuvre à laquelle je contribue avec grand plaisir est la joie éprouvée par ma soeur à l'écriture de son blog de la semaine, photos déjà présentées d'une soeur au repos après s'être faite guerrière des commerçants de Ouaga
Nous n'avons pas pensé prendre des photos, malheureusement, de ce trajet en campagne vers le musée de Manéga. Mais, pour compenser, voici une photo de ma soeur dans la brousse africaine:
Je me fais déjà travailleuse humanitaire ( !) à l’écoute des besoins de deux locaux qu’il me fera vraiment plaisir d’aider . Rose, la jeune fille qui fait le ménage chez Michelle, tente de finir sa 9ième année et pour cela devra payer environ $500 pour y parvenir, mais ce diplôme va lui permettre un avenir meilleur et Nestor, l’ami de Yssouf, à qui j’aimerais payer son permis de conduire des poids lourds, un autre $500 environ, deux petites œuvres qui changent des vies.
Une autre oeuvre à laquelle je contribue avec grand plaisir est la joie éprouvée par ma soeur à l'écriture de son blog de la semaine, photos déjà présentées d'une soeur au repos après s'être faite guerrière des commerçants de Ouaga
C'est pas le plaisir de la photo mais bien le plaisir du blog, un rire que je n'ai pas pu saisir sur le vif, ceci est une recomposition plus ou MOINS réussie de l'évènement! Sentez vous l'effort?
Tout cela pour dire que je suis vraiment contente d'être venue voir Michelle, ma soeur bien aimée comme elle dit si bien, et que je me sens pleine de cette courte aventure au Burkina, je sais que cette visite dans la pauvreté va faire pousser en moi des réflexions, et pourquoi pas, peut-être même, des actions, dans mon futur si privilégié.
Suzel à Ouagadougou, Burkina Faso.
Une visite spéciale - Suzel à Ouagadougou
Oh que ça fait du bien d’avoir de la visite – et surtout de la visite de quelqu’un que l’on connait passablement bien comme sa sœur bien aimée.
Suzel est arrivée Samedi soir déjà un peu l’estomac fragile de son aventure sur le chemin de Compostelle, alors Dimanche au lieu d’une petite journée relax nous avons pris un taxi vert pour ce rendre au centre ville et je l’ai fait visiter le marché des Bronzes, un couloir de petites boutiques de bronze et de masques, et évidemment il faut rentrer dans chacune de ces boutiques « pour le plaisir des yeux » mais ou ils se forcent de te vendre un petit quelque chose… à chaque boutique – mais étant raisonnable Suzel a acheté une toute petite statuette faite de bougie et boulon de véhicule et du tissu.
Ensuite au Centre Culturel Français (CCF) pour une petite bouchée, un arrêt à un boutiquier qui vend des pantalons Nassara à l’Africaine, une marche à la grande chaleur pour se retrouver au restaurant le Verdoyant ou nous avons mangé une très bonne pizza chacune et rentrée à la maison vers les 18h00.
Lundi l’estomac de Suzel n’allait vraiment pas, conclusion étant que l’eau filtrée n’était pas tout à fait acceptable – ça lui prend de l’eau en bouteille pour se remettre de ses crampes. Par contre nous sommes quand même partie à l’aventure au Marché Central de Ouaga – qui est un ENFER pour les Nassara qui veulent faire du shopping tranquille – ils sont tellement accaparants et même parfois agressifs que c’est épuisant et agressant. Je dois avouer que Suzel est beaucoup plus calme que moi dans cet environnement. De retour à la maison à grand pas pour une petite sieste, du spaghetti sauce tomates, le film Sherlock Holmes dans la chambre climatisée – la chaleur étant plutôt accablante.
Mardi nous avons visité les alentours de Ouaga – en Mercédès évidemment.
Le zoo du président du Faso à Ziniaré, ou les animaux sont en cage et pas toujours très bien traités mais d'autres qui ont l'air assez bien.
Le musée de sculptures sur granit à Laongo
Ainsi que le musée de Manéga créé par le premier avocat du Burkina, maître Titinga Frédéric Pacéré, spécialisé dans le sacré avec multiples collections de masques, de tombes funèbres, bronze, instruments de musique ainsi que l’architecture de certaines ethnies du pays – en plus de quelques chauves-souris pour nous tenir compagnie. Malheureusement nous n’avions pas le droit de prendre des photos dans les pavillons ou il y a les collections de masques etc. mais seulement de l’architecture –
Entre tout ça nous sommes arrêtés au marché de Ziniaré ou Issouf a acheté un mouton pour son mariage religieux qui aura lieu Dimanche. Retour à la maison vers les 19h00 plutôt fatiguée.
Mercredi Suzel a été initié à se promener en moto dans la ville. Du tourisme de faire des achats pour les amis – donc visites du Village Artisanal, du Centre National d’Artisanat d’Art et retour au boutiquier aux pantalons Nassara à l’Africaine. On devait souper au restaurant mais pas au rendez-vous car Suzel fait un peu de fièvre – une fatigue accumulée – mais tous les cadeaux sont achetés….
Aujourd’hui, Jeudi – journée relax de sieste, lecture et bien sure écrire le blog de la semaine.
Je vous réécris après le mariage de Issouf - et Suzel va vous faire son propre blog.
Bonne semaine à tous.
Suzel est arrivée Samedi soir déjà un peu l’estomac fragile de son aventure sur le chemin de Compostelle, alors Dimanche au lieu d’une petite journée relax nous avons pris un taxi vert pour ce rendre au centre ville et je l’ai fait visiter le marché des Bronzes, un couloir de petites boutiques de bronze et de masques, et évidemment il faut rentrer dans chacune de ces boutiques « pour le plaisir des yeux » mais ou ils se forcent de te vendre un petit quelque chose… à chaque boutique – mais étant raisonnable Suzel a acheté une toute petite statuette faite de bougie et boulon de véhicule et du tissu.
Ensuite au Centre Culturel Français (CCF) pour une petite bouchée, un arrêt à un boutiquier qui vend des pantalons Nassara à l’Africaine, une marche à la grande chaleur pour se retrouver au restaurant le Verdoyant ou nous avons mangé une très bonne pizza chacune et rentrée à la maison vers les 18h00.
Lundi l’estomac de Suzel n’allait vraiment pas, conclusion étant que l’eau filtrée n’était pas tout à fait acceptable – ça lui prend de l’eau en bouteille pour se remettre de ses crampes. Par contre nous sommes quand même partie à l’aventure au Marché Central de Ouaga – qui est un ENFER pour les Nassara qui veulent faire du shopping tranquille – ils sont tellement accaparants et même parfois agressifs que c’est épuisant et agressant. Je dois avouer que Suzel est beaucoup plus calme que moi dans cet environnement. De retour à la maison à grand pas pour une petite sieste, du spaghetti sauce tomates, le film Sherlock Holmes dans la chambre climatisée – la chaleur étant plutôt accablante.
Mardi nous avons visité les alentours de Ouaga – en Mercédès évidemment.
Le zoo du président du Faso à Ziniaré, ou les animaux sont en cage et pas toujours très bien traités mais d'autres qui ont l'air assez bien.
Le musée de sculptures sur granit à Laongo
Ainsi que le musée de Manéga créé par le premier avocat du Burkina, maître Titinga Frédéric Pacéré, spécialisé dans le sacré avec multiples collections de masques, de tombes funèbres, bronze, instruments de musique ainsi que l’architecture de certaines ethnies du pays – en plus de quelques chauves-souris pour nous tenir compagnie. Malheureusement nous n’avions pas le droit de prendre des photos dans les pavillons ou il y a les collections de masques etc. mais seulement de l’architecture –
Entre tout ça nous sommes arrêtés au marché de Ziniaré ou Issouf a acheté un mouton pour son mariage religieux qui aura lieu Dimanche. Retour à la maison vers les 19h00 plutôt fatiguée.
Mercredi Suzel a été initié à se promener en moto dans la ville. Du tourisme de faire des achats pour les amis – donc visites du Village Artisanal, du Centre National d’Artisanat d’Art et retour au boutiquier aux pantalons Nassara à l’Africaine. On devait souper au restaurant mais pas au rendez-vous car Suzel fait un peu de fièvre – une fatigue accumulée – mais tous les cadeaux sont achetés….
Aujourd’hui, Jeudi – journée relax de sieste, lecture et bien sure écrire le blog de la semaine.
Je vous réécris après le mariage de Issouf - et Suzel va vous faire son propre blog.
Bonne semaine à tous.
Sunday, June 27, 2010
L'expérience d'un mariage traditionnel
Ici au Burkina Faso, et dans plusieurs pays africains, il y a 3 cérémonies de mariage : le mariage coutumier/traditionnel, le mariage religieux et le mariage civil.
Hier Issouf m’a invité à assister à son mariage traditionnel qui s’est tenu dans un petit village en brousse à quelques 70 km à l’est de Ouagadougou dont 30 km sur le goudron et 40 km sur des routes de terre.
Comme prévu nous sommes partis à 9h00 en voitures - en fait 1 Toyota Corolla 198? dans lequel se trouvait Issouf, son porte parole et 3 amis et 1 Mercédès 1998 dans lequel se trouvait le tuteur de Issouf, 2 amis et 2 Nassaras (Richard W. et moi). Par contre nous sommes partis à la pluie, quelque chose que l’on ne pense pas à planifier car phénomène plutôt rare. Alors le petit trajet de 70 km nous a pris 4h30 – en fait le 30 km de goudron nous a pris 30 min et le 40 km de terre nous a pris 4h00 car il fallait traverser des mares d’eau assez profondes et difficiles de naviguer car les dénivellations et trous de la route ne se voyaient pas – ou bien traverser des pistes de boues pendant plusieurs mètres. Donc 1 panne de la Corolla car le carburateur/bougies noyés par l’eau et 1 batterie à terre de la Mercédès car on a oublié de fermer les phares pendant que l’on s’occupait de l’autre voiture en panne et il pleuvait toujours. Les pannes ont pris environ 2 heures à régler, et négocier la route un autre 2 heures. Nestor sortait de la voiture à chaque étendue d’eau pour assister dans le trajet à prendre pour la voiture ou bien si celle-ci était prise dans la boue il sortait pour la pousser.
Nous sommes arrivés à notre destination à 13h30 – les garçons plutôt sales à cause du trajet mais de bonne humeur et fier d’avoir réussi cette aventure (moi ça faisait longtemps que je serais retourné à la maison). Les hommes rentrent dans la cour pour saluer la famille du petit papa de la mariée (petit papa = oncle) et puisque c’est l’heure de la prière ils se mettent à prier pendant que les chrétiens s’assoient sous l’arbre et attendent gentiment pour le déroulement de la journée. Mais nous avons attendus jusqu’à 16h45 sous l’arbre pour la suite des choses, il y avait un pépin mais on ne savait pas quoi… Entre temps on nous offre du jus de petit mil, les femmes viennent saluer les hommes en se prosternant, et il y a une autre prière.
Enfin on nous convoque chez le chef du village pour procéder à la dot, et ceci se fait sous un arbre bien spécifique ou toutes les affaires du village, qui interpellent le chef, se font. La dot est assez complexe ici car il faut négocier chaque petit détail – et il y a toujours des petits détails qui se rajoutent car même si la dot devait être déjà tout négociée ce n’était pas tout à fait le cas. Issouf avait oublié que la 1ière femme du chef a le droit à quelque chose (1 mouton) donc ils ont négocié fort sur le prix du mouton – et la 2e femme du chef a aussi le droit à une considération donc encore des négociations. De plus il faut faire le partage des noix de colas qui est aussi traditionnel : colas pour le chef (les plus beaux et les plus gros), les deux épouses ainsi que tous les autres membres de la famille – et il faut en garder un certain nombre pour la famille de la mariée. Une fois toutes les négociations sont conclues, les noix de colas partagés et l’argent remis (donc la dot payée) on passe la calebasse pour boire le jus de petit mil et ensuite le plus vieux des hommes donne la bénédiction au marié et lui fait part de toute sa sagesse à propos d’un mariage réussi – que les femmes déconnent mais il faut les traiter comme des enfants et être patient avec elles.
Une fois cette cérémonie terminé le couple est marié de façon légitime devant la communauté – une communauté dirigé par les hommes car je suis la seule femme à assister à cette cérémonie (la mariée n’est pas présente).
Par la suite nous marchons quelques mètres pour retrouver la cour du père de la mariée (il n’y est pas mais pas grave le grand-père y est) – on lui remet les noix de colas, on prend quelques photos et on repart vers le premier arbre qui nous a accueilli.
Là on nous sert un repas de Tô sauce gluante, riz gras et riz sauce avec du mouton, poulets et poissons frits et encore du jus de petit mil – tout en quantité phénoménale. C’est maintenant à ce moment ci que la mariée fait acte de présence et que le marié doit subir les plaisanteries des filles du village – celles-ci trouvent toutes sortes de moyens pour ne pas laisser partir le marié ou ses invités. Il faut payer cher pour enfin se faire libérer et prendre la route.
La dot, les visites, manger et les plaisanteries ont pris 1h30. On a repris la route vers 18h15, en espérant que l’on puisse traverser les quelques mares d’eau encore existant avant la tombée du soleil. Le retour a été beaucoup mieux et nous sommes arrivés à la cour de la famille d’Issouf vers 20h pour faire nos salutations à la famille du marié – ou nous avons encore mangé du riz avec poisson frit et du jus de petit mil. Rentré à la maison il était 21h15 et complètement brûlé.
Issouf et moi avons parlé un peu de la journée et il m’a fait savoir que le petit pépin qui nous a fait attendre si longtemps c’est que la nourriture n’était pas prête car les femmes ne croyaient pas que nous allions nous rendre au village à cause de la pluie. Il m’a aussi fait part que le village allait parler de son mariage traditionnel pendant 100 ans car s’était du jamais vue d’avoir des Nassaras assister et que la plupart des enfants n’avaient jamais vu un blanc ni une photo. Il était fier de la journée.
Une journée vraiment intéressante. Et ou est la mariée et bien elle est toujours au village et y restera jusqu’à la date du mariage religieux. En plus aucune marque d’affection entre le couple – les marques d’affections publiques étant extrêmement rares.
Pour ce qui est de ma semaine – rien de spécial à signaler sauf
1) J’ai rencontré une ancienne volontaire CUSO qui est venue passer ses vacances au Burkina Faso (c’est en fait sa 3e année de suite qu’elle passe son mois de vacances au BF) – c’est quand même quelque chose qui m’a surpris mais elle adore ce pays et elle s’est faite de très bonnes amitiés. C’est sûrement un élément de la recette pour aimer ce pays, c’est de se faire de bonnes amitiés et être assez jeune pour s’en faire car 70% de la population a moins de 30 ans. Les gens de mon âge sont plus rares et encore plus rare sont ceux qui parlent le français et quelque peu éduqués. Je n’ai pas encore eu cette chance de me faire de bonnes amitiés.
2) Dans la cour juste à côté du bureau habite une famille et mardi j’ai entendu un enfant pleurer longtemps et à plusieurs reprises parce qu’il se faisait battre. Il semblerait que c’est la façon de bâtir le caractère et les poumons. Il n’y a pas de DPJ ici et on n’a pas le droit à l’interférence – mais ça marque et on ne sait pas ou se foutre avec notre colère et notre impuissance.
3) Il y a des coins à Ouaga qui sont assez sympathiques – comme la rue Kwamé- N’ Krumah ou se trouve les discothèques, des restos chics, les banques, de bons hôtels et les magasins « haut de gamme » - ou bien la zone résidentielle Du Bois ou se retrouvent plusieurs expatriés qui travaillent à très bons salaires et ou on peut se balader à la tombée du soleil car c’est éclairé et il y a un gardien à chaque porte et les maisons sont bien entretenues avec de beaux jardins et leurs déchets sont déposés je ne sais pas trop ou (peut-être dans mon quartier?)- ou encore le quartier Westmount de Ouaga 2000 qui fait tellement ridicule avec les grosses cabanes de millions de $$$ à côté de petites chiottes en banco. Quand on se promène dans ces petits coins de la ville on a presque l’impression d’être dans un autre pays et j’imagine que ceux qui y habitent ou qui y travaillent vivent une toute autre expérience que moi car ils sont dans un autre monde, un monde un peu plus Occidental ….
Bonne semaine à tous.
Hier Issouf m’a invité à assister à son mariage traditionnel qui s’est tenu dans un petit village en brousse à quelques 70 km à l’est de Ouagadougou dont 30 km sur le goudron et 40 km sur des routes de terre.
Comme prévu nous sommes partis à 9h00 en voitures - en fait 1 Toyota Corolla 198? dans lequel se trouvait Issouf, son porte parole et 3 amis et 1 Mercédès 1998 dans lequel se trouvait le tuteur de Issouf, 2 amis et 2 Nassaras (Richard W. et moi). Par contre nous sommes partis à la pluie, quelque chose que l’on ne pense pas à planifier car phénomène plutôt rare. Alors le petit trajet de 70 km nous a pris 4h30 – en fait le 30 km de goudron nous a pris 30 min et le 40 km de terre nous a pris 4h00 car il fallait traverser des mares d’eau assez profondes et difficiles de naviguer car les dénivellations et trous de la route ne se voyaient pas – ou bien traverser des pistes de boues pendant plusieurs mètres. Donc 1 panne de la Corolla car le carburateur/bougies noyés par l’eau et 1 batterie à terre de la Mercédès car on a oublié de fermer les phares pendant que l’on s’occupait de l’autre voiture en panne et il pleuvait toujours. Les pannes ont pris environ 2 heures à régler, et négocier la route un autre 2 heures. Nestor sortait de la voiture à chaque étendue d’eau pour assister dans le trajet à prendre pour la voiture ou bien si celle-ci était prise dans la boue il sortait pour la pousser.
Enfin on nous convoque chez le chef du village pour procéder à la dot, et ceci se fait sous un arbre bien spécifique ou toutes les affaires du village, qui interpellent le chef, se font. La dot est assez complexe ici car il faut négocier chaque petit détail – et il y a toujours des petits détails qui se rajoutent car même si la dot devait être déjà tout négociée ce n’était pas tout à fait le cas. Issouf avait oublié que la 1ière femme du chef a le droit à quelque chose (1 mouton) donc ils ont négocié fort sur le prix du mouton – et la 2e femme du chef a aussi le droit à une considération donc encore des négociations. De plus il faut faire le partage des noix de colas qui est aussi traditionnel : colas pour le chef (les plus beaux et les plus gros), les deux épouses ainsi que tous les autres membres de la famille – et il faut en garder un certain nombre pour la famille de la mariée. Une fois toutes les négociations sont conclues, les noix de colas partagés et l’argent remis (donc la dot payée) on passe la calebasse pour boire le jus de petit mil et ensuite le plus vieux des hommes donne la bénédiction au marié et lui fait part de toute sa sagesse à propos d’un mariage réussi – que les femmes déconnent mais il faut les traiter comme des enfants et être patient avec elles.
Une fois cette cérémonie terminé le couple est marié de façon légitime devant la communauté – une communauté dirigé par les hommes car je suis la seule femme à assister à cette cérémonie (la mariée n’est pas présente).
Par la suite nous marchons quelques mètres pour retrouver la cour du père de la mariée (il n’y est pas mais pas grave le grand-père y est) – on lui remet les noix de colas, on prend quelques photos et on repart vers le premier arbre qui nous a accueilli.
Là on nous sert un repas de Tô sauce gluante, riz gras et riz sauce avec du mouton, poulets et poissons frits et encore du jus de petit mil – tout en quantité phénoménale. C’est maintenant à ce moment ci que la mariée fait acte de présence et que le marié doit subir les plaisanteries des filles du village – celles-ci trouvent toutes sortes de moyens pour ne pas laisser partir le marié ou ses invités. Il faut payer cher pour enfin se faire libérer et prendre la route.
La dot, les visites, manger et les plaisanteries ont pris 1h30. On a repris la route vers 18h15, en espérant que l’on puisse traverser les quelques mares d’eau encore existant avant la tombée du soleil. Le retour a été beaucoup mieux et nous sommes arrivés à la cour de la famille d’Issouf vers 20h pour faire nos salutations à la famille du marié – ou nous avons encore mangé du riz avec poisson frit et du jus de petit mil. Rentré à la maison il était 21h15 et complètement brûlé.
Issouf et moi avons parlé un peu de la journée et il m’a fait savoir que le petit pépin qui nous a fait attendre si longtemps c’est que la nourriture n’était pas prête car les femmes ne croyaient pas que nous allions nous rendre au village à cause de la pluie. Il m’a aussi fait part que le village allait parler de son mariage traditionnel pendant 100 ans car s’était du jamais vue d’avoir des Nassaras assister et que la plupart des enfants n’avaient jamais vu un blanc ni une photo. Il était fier de la journée.
Une journée vraiment intéressante. Et ou est la mariée et bien elle est toujours au village et y restera jusqu’à la date du mariage religieux. En plus aucune marque d’affection entre le couple – les marques d’affections publiques étant extrêmement rares.
Pour ce qui est de ma semaine – rien de spécial à signaler sauf
1) J’ai rencontré une ancienne volontaire CUSO qui est venue passer ses vacances au Burkina Faso (c’est en fait sa 3e année de suite qu’elle passe son mois de vacances au BF) – c’est quand même quelque chose qui m’a surpris mais elle adore ce pays et elle s’est faite de très bonnes amitiés. C’est sûrement un élément de la recette pour aimer ce pays, c’est de se faire de bonnes amitiés et être assez jeune pour s’en faire car 70% de la population a moins de 30 ans. Les gens de mon âge sont plus rares et encore plus rare sont ceux qui parlent le français et quelque peu éduqués. Je n’ai pas encore eu cette chance de me faire de bonnes amitiés.
2) Dans la cour juste à côté du bureau habite une famille et mardi j’ai entendu un enfant pleurer longtemps et à plusieurs reprises parce qu’il se faisait battre. Il semblerait que c’est la façon de bâtir le caractère et les poumons. Il n’y a pas de DPJ ici et on n’a pas le droit à l’interférence – mais ça marque et on ne sait pas ou se foutre avec notre colère et notre impuissance.
3) Il y a des coins à Ouaga qui sont assez sympathiques – comme la rue Kwamé- N’ Krumah ou se trouve les discothèques, des restos chics, les banques, de bons hôtels et les magasins « haut de gamme » - ou bien la zone résidentielle Du Bois ou se retrouvent plusieurs expatriés qui travaillent à très bons salaires et ou on peut se balader à la tombée du soleil car c’est éclairé et il y a un gardien à chaque porte et les maisons sont bien entretenues avec de beaux jardins et leurs déchets sont déposés je ne sais pas trop ou (peut-être dans mon quartier?)- ou encore le quartier Westmount de Ouaga 2000 qui fait tellement ridicule avec les grosses cabanes de millions de $$$ à côté de petites chiottes en banco. Quand on se promène dans ces petits coins de la ville on a presque l’impression d’être dans un autre pays et j’imagine que ceux qui y habitent ou qui y travaillent vivent une toute autre expérience que moi car ils sont dans un autre monde, un monde un peu plus Occidental ….
Bonne semaine à tous.
Tuesday, June 22, 2010
A few pictures of neighbourhood around work
This is my work neighbourhood. Some of these pictures may interest the engineers and architect of the family.
Enjoy! Actually all these pictures where taken within 5 minutes and all from the same place.
Enjoy! Actually all these pictures where taken within 5 minutes and all from the same place.
Construction of an office building right next to my office. I can tell you there is no such notion as hard hats and steel toe boots (flip flops are probably more comfortable)
This is actually where I took the pictures from and it is on the second floor of office space - it is also the area we use for meetings when there is no electricity since a tiny little bit cooler than in an office.
Monday, June 21, 2010
Finally a man in my bedroom
Just a little humour - but yes I had a fellow volunteer in my bedroom and we watched 2 movies - had some beer, some wine, some supper - some good conversations but best of all - AIR CONDITIONING.
The only room I have that has air con is in my bedroom so I brought my living room chairs and computer in the bedroom to have a nice sunday afternoon at the movies with AIR CON because there is this heat wave that is just too unbearable. Actually a nice afternoon with English movie "Precious" and a good Québécois movie "Les grandes chaleurs". Only in BF can you enjoy such an afternoon in cramped quarters -
Have a nice week everybody.
The only room I have that has air con is in my bedroom so I brought my living room chairs and computer in the bedroom to have a nice sunday afternoon at the movies with AIR CON because there is this heat wave that is just too unbearable. Actually a nice afternoon with English movie "Precious" and a good Québécois movie "Les grandes chaleurs". Only in BF can you enjoy such an afternoon in cramped quarters -
Have a nice week everybody.
Sunday, June 20, 2010
Another one bites the dust
Another week is gone – and what are the lessons learnt?
For one I learnt that a religious marriage when you are a Musulman is really quite complicated with visits to the father-in-law, the dowry negotiations, the obligation to visit the village chief in order to get his approval and to know what he is owed for his benediction (because he also gets something out of it). I learnt that if it is known that a Nassara is your employer well the dowry is all that much more. The best lesson of all however is to know that the religious marriage at the Mosque is without the Bride – that’s right the bride is absent at her own wedding – only the groom and his witnesses are participants - guests can witness the ceremony but not necessarily a popular occurrence– even the father of the bride does not show up but he sends a representative.
I also learnt this week that football (soccer) is very big here and the fact that the world cup is being held in South Africa is a big deal. But best of all is that since the soccer world cup has started there is hardly any electricity cuts in Ouaga – my personal opinion on this is that it would be a real political error to cut electricity during this event because the citizens would rebel big time – but otherwise electricity cuts during working hours on a normal day when there is no soccer on TV is no big deal and accepted because that much less work to do.
I learnt that after a while of being here there is a certain paranoia that sets in – you are not sure if you are really accepted in your work environment, you are no longer sure who your friends or allies are because everybody seems to distrust everybody else at one time or another. That one has to beware of their friends because they may be the same friends who poison your drink ( that is the reason why bottles of beer or soft drinks are opened in front of you and not out of site).
I learnt that diplomacy is a must, that to lose face is deadly. Conflicts get resolved by a third party that acts as a mediator and not directly. Good governance, participation in decision-making and transparency are not part of the culture and a real challenge. Time is circular here and not linear – if it does not get done today there is always tomorrow but then tomorrow never comes because every day we are always today. I f you ask something to get done it is always “yes-yes” even if it means “no-no” and it’s up to you to figure it out. I kind of already knew all this but it was just confirmed.
I was told this week by a volunteer who lived in Africa 30 years ago that the same old problems are still the same problems today.
I came here with such hope, with the will to offer whatever I could to improve the situation but I did not realize how hard it was going to be and that maybe, just maybe, it is all but futile. There is so much to do and so little progress. Sometimes I wonder what can be sustainable when the reality is to survive for today. The rate of poverty is increasing and not diminishing and the funds available to fight this poverty are diminishing and not increasing. This is one tough battle.
The good news is that my sister is coming to visit me in two weeks and I can't wait to share this experience with somebody I know and to actually be able to hug somebody that I love dearly.
For one I learnt that a religious marriage when you are a Musulman is really quite complicated with visits to the father-in-law, the dowry negotiations, the obligation to visit the village chief in order to get his approval and to know what he is owed for his benediction (because he also gets something out of it). I learnt that if it is known that a Nassara is your employer well the dowry is all that much more. The best lesson of all however is to know that the religious marriage at the Mosque is without the Bride – that’s right the bride is absent at her own wedding – only the groom and his witnesses are participants - guests can witness the ceremony but not necessarily a popular occurrence– even the father of the bride does not show up but he sends a representative.
I also learnt this week that football (soccer) is very big here and the fact that the world cup is being held in South Africa is a big deal. But best of all is that since the soccer world cup has started there is hardly any electricity cuts in Ouaga – my personal opinion on this is that it would be a real political error to cut electricity during this event because the citizens would rebel big time – but otherwise electricity cuts during working hours on a normal day when there is no soccer on TV is no big deal and accepted because that much less work to do.
I learnt that after a while of being here there is a certain paranoia that sets in – you are not sure if you are really accepted in your work environment, you are no longer sure who your friends or allies are because everybody seems to distrust everybody else at one time or another. That one has to beware of their friends because they may be the same friends who poison your drink ( that is the reason why bottles of beer or soft drinks are opened in front of you and not out of site).
I learnt that diplomacy is a must, that to lose face is deadly. Conflicts get resolved by a third party that acts as a mediator and not directly. Good governance, participation in decision-making and transparency are not part of the culture and a real challenge. Time is circular here and not linear – if it does not get done today there is always tomorrow but then tomorrow never comes because every day we are always today. I f you ask something to get done it is always “yes-yes” even if it means “no-no” and it’s up to you to figure it out. I kind of already knew all this but it was just confirmed.
I was told this week by a volunteer who lived in Africa 30 years ago that the same old problems are still the same problems today.
I came here with such hope, with the will to offer whatever I could to improve the situation but I did not realize how hard it was going to be and that maybe, just maybe, it is all but futile. There is so much to do and so little progress. Sometimes I wonder what can be sustainable when the reality is to survive for today. The rate of poverty is increasing and not diminishing and the funds available to fight this poverty are diminishing and not increasing. This is one tough battle.
The good news is that my sister is coming to visit me in two weeks and I can't wait to share this experience with somebody I know and to actually be able to hug somebody that I love dearly.
Saturday, June 12, 2010
Day by Day
This blog is a recap of my daily entries into it – so it may be very messy.
Monday June 7th: office staff is in Bobo so I decided to work from home – as few emails and some reading on how to facilitate Participation. I also started working on Issouf’s business project as we may partner in a business if it is “sustainable” – so far there is still a lot of information he needs to gather. Even if nothing materialises it will have been a good exercise for him to actually build a business plan.
Today I asked Issouf if he was happy and he said “yes” – that he was happy to be alive and healthy and capable, that he accepts the way it is for him. He hopes it will be better financially but that is not what will make him happy. He says that somebody “conscious” who accepts his place in life and is happy with himself cannot not be happy – so yes he is Happy – he is proud of who he is and how he has always provided for his wife and kid, does not chase after other women and does not have a second office, has well assumed his responsibilities towards his mother, is a good worker and an honest person.
Electricity cut again today for about 3 hours from 15h to 18h – but it is only 103F and no ventilator or air con ....
Started a puzzle today – it’s actually quite soothing and I can see myself investing quite a few hours into it and disconnecting from everything else. That’s the problem here – too much time to think.
Tuesday June 8th: Finished puzzle – could not work since no electricity and computer died from overheating so I finished the puzzle and the picture I had to base it on was about 2cm²
A scorcher of a day with no ventilator or air conditioning – 103F outside (in the shade and as I mentioned several times there is no shade) and probably 110F inside. Honestly I just do not know what to do with myself when it is so hot because a hot shower does not cool you down.
As Issouf and I are preparing his business plan he gave me a lesson on how taxes are managed here.
1) It seems that business taxes are not a function of revenues but on a very simple evaluation of what your shop looks like and then they assess you.
2) The assessment is of course negotiable and if you pay cash to the agent then you get a rebate of about 20%-25%.
3) Tax agents do their rounds twice a year (June & December) and when they do the word gets spread around quickly because it is only when you get caught that you can get assessed and even the rebated price is still too high for most of them. One way of not getting assessed (and therefore no taxes to pay) is to close your shop for a couple of days as the agent is doing his rounds in your neck of the woods. If he cannot see the shop he cannot assess.
4) You do not need to register a business here – you only need to register if you want to do business with the government. You just set up shop and if things go badly you just close up shop – within a day you can be in business or out of business.
Wednesday June 9th
Today did a little bit of work – mostly read on work related stuff – nothing very exciting.
Samiratou (Issouf’s daughter) finally went to the doctor and she has quite a few prescriptions to take – so hopefully she is on her way to felling healthier. Now why did it take Issouf so long to go see a modern medicine doctor? Because as I was giving him shit for not doing so he was getting another pressure from his mother to go the good old traditional way i.e. some charlatan selling herbs that cure all things. So he was in a bind and eventually after trying Traditional he went for Modern telling his mother that I was harassing him to do so. So it seems it is a matter of belief – they do not really trust modern medicine since they consider the hospital as a death sentence (at at times it is i.e. dying from haemorrhoids) and that doctors are not really competent – traditional medicine has been around forever and they trust it and if you die it is simply because it was God’s will. It is also a matter of money since modern medicine costs a lot more than traditional. So the infantile (kids under 5) death rate is very high here in Burkina Faso because of ignorance and/or lack of money.
Thursday June 10th
Issouf invited me to his place to see the final product of his labour – a new house for him and his family with an enclosed courtyard which is now totally fenced in and a gate – total privacy and intimacy for a family with approx. 12 people sharing space. He was so happy and proud to show me – even offered me a bite to eat (small plate thank you) which was actually quite good.
They are one happy extended family now.
From this
To this
During the evening, trying to find something to keep me entertained, I played Party Poker – yes yes Party Poker – I must be getting desperate.
Issouf went to also visit his future father in law with his Porte-Parole – to make his wedding date official and all went well. Now that he has a house of his own he can get married.
Friday June 11th
What a boring day burning CDs for work and reading The Economist.
Some days I want to quit more than others – this is one of them. I think that my particular problem is that I have not been able to put my teeth into anything here yet – a little bit here a little bit there (feeling at times like a “bouche trou”) but nothing that I feel that I am involved with and committed too. Maybe I am just to task oriented – action and result driven. Hopefully I will find something interesting real soon because me and boredom are not a good mix. I know I have to change my attitude and be more patient and celebrate the little victories – it’s just that they are so little I cannot see them... I probably need another pair of glasses.
That was my week – hopefully I will write something more interesting next time.
Monday June 7th: office staff is in Bobo so I decided to work from home – as few emails and some reading on how to facilitate Participation. I also started working on Issouf’s business project as we may partner in a business if it is “sustainable” – so far there is still a lot of information he needs to gather. Even if nothing materialises it will have been a good exercise for him to actually build a business plan.
Today I asked Issouf if he was happy and he said “yes” – that he was happy to be alive and healthy and capable, that he accepts the way it is for him. He hopes it will be better financially but that is not what will make him happy. He says that somebody “conscious” who accepts his place in life and is happy with himself cannot not be happy – so yes he is Happy – he is proud of who he is and how he has always provided for his wife and kid, does not chase after other women and does not have a second office, has well assumed his responsibilities towards his mother, is a good worker and an honest person.
Electricity cut again today for about 3 hours from 15h to 18h – but it is only 103F and no ventilator or air con ....
Started a puzzle today – it’s actually quite soothing and I can see myself investing quite a few hours into it and disconnecting from everything else. That’s the problem here – too much time to think.
Tuesday June 8th: Finished puzzle – could not work since no electricity and computer died from overheating so I finished the puzzle and the picture I had to base it on was about 2cm²
A scorcher of a day with no ventilator or air conditioning – 103F outside (in the shade and as I mentioned several times there is no shade) and probably 110F inside. Honestly I just do not know what to do with myself when it is so hot because a hot shower does not cool you down.
As Issouf and I are preparing his business plan he gave me a lesson on how taxes are managed here.
1) It seems that business taxes are not a function of revenues but on a very simple evaluation of what your shop looks like and then they assess you.
2) The assessment is of course negotiable and if you pay cash to the agent then you get a rebate of about 20%-25%.
3) Tax agents do their rounds twice a year (June & December) and when they do the word gets spread around quickly because it is only when you get caught that you can get assessed and even the rebated price is still too high for most of them. One way of not getting assessed (and therefore no taxes to pay) is to close your shop for a couple of days as the agent is doing his rounds in your neck of the woods. If he cannot see the shop he cannot assess.
4) You do not need to register a business here – you only need to register if you want to do business with the government. You just set up shop and if things go badly you just close up shop – within a day you can be in business or out of business.
Wednesday June 9th
Today did a little bit of work – mostly read on work related stuff – nothing very exciting.
Samiratou (Issouf’s daughter) finally went to the doctor and she has quite a few prescriptions to take – so hopefully she is on her way to felling healthier. Now why did it take Issouf so long to go see a modern medicine doctor? Because as I was giving him shit for not doing so he was getting another pressure from his mother to go the good old traditional way i.e. some charlatan selling herbs that cure all things. So he was in a bind and eventually after trying Traditional he went for Modern telling his mother that I was harassing him to do so. So it seems it is a matter of belief – they do not really trust modern medicine since they consider the hospital as a death sentence (at at times it is i.e. dying from haemorrhoids) and that doctors are not really competent – traditional medicine has been around forever and they trust it and if you die it is simply because it was God’s will. It is also a matter of money since modern medicine costs a lot more than traditional. So the infantile (kids under 5) death rate is very high here in Burkina Faso because of ignorance and/or lack of money.
Thursday June 10th
Issouf invited me to his place to see the final product of his labour – a new house for him and his family with an enclosed courtyard which is now totally fenced in and a gate – total privacy and intimacy for a family with approx. 12 people sharing space. He was so happy and proud to show me – even offered me a bite to eat (small plate thank you) which was actually quite good.
They are one happy extended family now.
From this
To this
During the evening, trying to find something to keep me entertained, I played Party Poker – yes yes Party Poker – I must be getting desperate.
Issouf went to also visit his future father in law with his Porte-Parole – to make his wedding date official and all went well. Now that he has a house of his own he can get married.
Friday June 11th
What a boring day burning CDs for work and reading The Economist.
Some days I want to quit more than others – this is one of them. I think that my particular problem is that I have not been able to put my teeth into anything here yet – a little bit here a little bit there (feeling at times like a “bouche trou”) but nothing that I feel that I am involved with and committed too. Maybe I am just to task oriented – action and result driven. Hopefully I will find something interesting real soon because me and boredom are not a good mix. I know I have to change my attitude and be more patient and celebrate the little victories – it’s just that they are so little I cannot see them... I probably need another pair of glasses.
That was my week – hopefully I will write something more interesting next time.
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